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L’actualité de saint Géry
Le vitrail contemporain de saint Géry dans l’église de Maing le représente avec à ses côtés un prisonnier libéré de ses chaînes. Le maître-verrier met en image un extrait de la vita prima : « il ordonnât que ceux qui étaient tenus enchaînés par la cruauté du comte soient… délivrés de leurs liens et amenés acquittés à l’église. » Cette attention de l’évêque Géry aux prisonniers a traversé les siècles jusqu’à aujourd’hui. Comment vivre aujourd’hui la parole de l’Évangile, au chapitre 25 de l’évangile de Matthieu « j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » ?
C’est la mission de l’aumônerie catholique des prisons. En 2024, 760 aumôniers catholiques sont présents dans 190 établissements pénitentiaires du territoire français auprès de 77 000 personnes incarcérées. Ces aumôniers sont prêtres, diacres, laïcs, religieux et religieuses. Ils manifestent l'attention des communautés chrétiennes aux exclus et aux pauvres. À ces 760 aumôniers s'ajoutent des auxiliaires bénévoles.
Faire partie de l’aumônerie des prisons appelle une formation pastorale solide et permanente à l’approche des personnes détenues, à leur écoute, en même temps qu’une connaissance des règles du monde carcéral et des procédures judiciaires.
Si le souci des prisonniers remonte à l’évangile, la forme moderne des aumôneries de prison doit beaucoup à Monsieur Vincent. Saint Vincent de Paul est nommé aumônier réal des galères par Louis XIII avec le rôle d’être autant attentif aux besoins matériels que spirituels des prisonniers.
« Les pauvres ne sont-ils pas les membres affligés de Notre Seigneur ? Ne sont-ils pas nos frères ? Si les prêtres les abandonnent, qui voulez-vous qui les assiste ? De sorte que s’il s’en trouve parmi vous qui pensent qu’ils sont à la mission pour évangéliser les pauvres et non pour les soulager, pour remédier à leurs besoins spirituels et non temporels, je réponds que nous les devons assister en toutes manières ».
Saint Vincent de Paul
C’est l’engagement de l’Acat, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture. L’Acat intervient aujourd’hui dans trente pays et collabore avec une centaine d’organisations locales et internationales. Fondé il y a 50 ans par Édith du Tertre et Hélène Engel avec des amis issus de toutes les confessions chrétiennes, l’Acat s’appuie sur la conviction que tout être humain tient sa dignité de Dieu et que la torture est la négation absolue de la dignité propre à chaque personne. Elle se fonde sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme (article 5) et sur le message de l’Évangile (Matthieu 25, 40).
L’Acat se donne pour mission de combattre la torture partout dans le monde, sans distinction idéologique, ethnique ou religieuse. Elle a aujourd’hui ajouté à ses missions l’abolition de la peine de mort, la protection des victimes et la défense du droit d’asile. Au quotidien, l’organisation effectue un travail d’enquête, d’analyse, d’assistance juridique et de plaidoyer. Elle mène des missions de terrain, rédige des rapports, dépose des plaintes devant des juridictions et accompagne des demandeurs d’asile dans leurs démarches. Elle a aussi pour mission de sensibiliser l’opinion publique par le biais des médias et de manifestations militantes. Elle fonde son action sur un réseau actif de 28 000 membres (adhérents et donateurs), 222 groupes agissant dans toute la France.